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Plante & Cité/Marianne Hédont

Le paillage, pour prendre soin du sol et économiser l'eau !

Au jardin :

Le paillage consiste à couvrir le sol situé autour des plantes et végétaux cultivés avec des matériaux organiques ou minéraux pour nourrir et/ou le protéger

Le paillage agit comme une sorte de bouclier du sol, qui préserve les plantes contre les aléas météorologiques et favorise la vie du sol.

  • Il maintient le sol humide en limitant l’évaporation, particulièrement en été. Cela permet de réduire l’arrosage.
  • Il diminue les tâches d’entretien (bêchage, binage, sarclage, arrosage) ou les rend plus faciles et améliore la fertilité du sol

Le paillage est donc le vrai « couteau suisse » du jardinier tant ses effets sur le sol, la faune et la flore vont être importants et diversifiés. Il va lui faire économiser du temps et bien des efforts !

Toutefois, pour optimiser ces avantages, quelques règles s’imposent, suivez nos conseils !

Le paillage : un élément essentiel d’un jardin raisonné et économe en eau !

1. Limiter les arrosages

Sur un sol nu, le phénomène d’évaporation est 3 fois plus important que sur le sol forestier par exemple. Une couche épaisse de paillis a un rôle de « tampon thermique » pour le sol. En été, elle maintient la fraîcheur et l’humidité du sol, en protégeant le sol des rayons du soleil et des températures élevées.

C’est une bonne méthode pour réduire les apports en eau !

2. Éviter le phénomène de battance

Lors des fortes averses, l’impact des gouttes de pluie sur le sol entraine une propulsion de particules de terre, qui en séchant forme une couche dure appelée « la croûte de battance » et compacte sur le sol. La mise en place de paillage permet de limiter cet effet et donc de garder un sol meuble, propice à la vie des plantes et du sol, et l’infiltration des prochaines pluies.

Anne-Laure Laroche / ASTREDHOR
Julia BRECHLER/Bricolo Factory pour VALHOR

3. Limiter la concurrence des adventices

En protégeant le sol des rayons du soleil, le paillage réduit la germination et la croissance de plantes indésirables. Il est cependant nécessaire, pour bénéficier de cet effet, d’installer une couche suffisante de paillage de 5 à 10 cm d’épaisseur.

Ainsi le paillage limite la concurrence exercée par les plantes spontanées pour l’eau, la lumière ou les sels minéraux en favorisant les plantes cultivées. De plus, elle fait économiser un temps de désherbage important au jardinier (l’arrachage des plantules qui ont réussi à germer à travers le paillage est plus facile). Il faut noter toutefois, que cet effet n’est acquis que si la surface est bien désherbée avant l’installation du paillage.

4. Améliorer la structure du sol et créer un environnement propice à la biodiversité, aux insectes auxiliaires et à la faune du sol

Certains types de paillis composés de matières organiques à base de feuilles mortes, de fleurs sèches ou bien de résidus de tailles broyées favorisent la biodiversité. La faune située à la surface du sol (vers de terre, collemboles, myriapodes,…) participe à la décomposition de la matière organique. Elle consomme et produit des boulettes fécales qui sont ensuite dégradées et transformées en humus par les micro-organismes du sol.

Parfois, leur consommation permet l’entrée de champignons qui accélèrent la décomposition de matériaux comme le bois. Une fois mélangés et brassés en profondeur par les lombrics, ces apports de matières organiques contribuent à améliorer la capacité de stockage de l’eau dans les sols.

Cela contribue également à enrichir le complexe argilo-humique de votre sol (assemblage d’humus et d’argile sous forme d’agrégat) et augmenter sa fertilité physique et chimique (rétention en eau et en air, rétention des nutriments utiles aux végétaux, …) ce qui permet un meilleur développement de vos plantes.

De plus, certains matériaux utilisés peuvent servir de >refuge pour les insectes auxiliaires pour protéger vos plantes des ravageurs.

Plante & Cité/Florence Cadeau
Plante & Quentin Bauduin / ASTREDHOR

Le paillage : comment le mettre en œuvre ?

Où peut-on appliquer la technique du paillage ?

Vous pouvez appliquer cette technique partout dans votre jardin, dans les massifs de plantes vivaces et annuelles, au potager, au pied des jeunes haies et de vos jeunes arbres et arbustes, … Et même dans vos plantes en pot et vos jardinières !

Quand faut-il pailler ?

Le paillage est particulièrement efficace et bénéfique s’il est appliqué au bon moment :

  • en début de saison de culture, quand les graines sont bien germées;
  • en été, quand il fait très chaud, en paillant sur sol humide et désherbé ;
  • en automne, pour protéger les plantes avant l’hiver et éviter de laisser le sol nu.

Dans tous les cas, ne paillez pas par vent fort ni quand le sol est gelé. Avant de pailler, désherbez, en éliminant notamment les vivaces indésirables, racines et rhizomes compris, car le paillis n’empêchera pas leur pousse. Pour les paillis très « carbonés », comme les copeaux de bois, faites un léger apport de compost pour prévenir une faim d’azote due à la dégradation du paillage par la flore microbienne du sol, et arrosez.

Quand retirer le paillis ?

  • Au début du printemps :
    • Au potager, ce qui laisse le sol se réchauffer rapidement et évite la prolifération des maladies
    • Dans vos massifs, écartez-le seulement si vous prévoyez des plantations.
    • Tous participent à offrir un cadre de vie épanouissant à la population en verdissant leur environnement
  • Lors des semis, car le paillis pourrait gêner leur levée : écartez soigneusement le paillis en veillant à ne pas l’enfouir.
  • Au moment de planter : cela évite de mélanger paillis et terre au contact des racines.
Maxime Guérin / Plante & Cité

Les types de paillage

Il existe aujourd’hui de nombreux types et granulométries de paillages, avec deux types principaux :

  • Paillage feutre ou toile : ce type de paillage à poser, peut être en toile d’origine végétale (par exemple toile de chanvre ou de coco) ou en polypropylène tissé. Les solutions biodégradables sont à privilégier, car favorables à la vie du sol et ne générant pas de déchets plastiques.
  • Paillage en matière végétale : ce type de paillage peut être fait de débris de végétaux passés au broyeur, d’écorces de pin, de paille de lin, de chanvre ou de céréales, de tontes de gazon séchées. Il doit être étalé en une couche épaisse (10 cm) sur la terre nue pour empêcher l’évaporation et garder l’humidité dans le sol.
  • Paillage au potager : les voiles de forçage. Il s’agit d’un voile en polypropylène permettant dans sa fonction première de protéger les plants ou les semis précoces des intempéries. Ils limitent considérablement l’évaporation. Le voile est intéressant après plantation ou semis délicat. Il évite la transpiration, garde l’humidité et protège le sol. Attention néanmoins, car le voile peut générer des déchets difficilement recyclables.

Avec quels éléments peut-on faire du paillage « maison » ?

  • des feuilles mortes, qu’elles soient tendres ou coriaces;
  • des brindilles et des branches, coupées en menus morceaux ou broyées;
  • des résidus de jardin, des déchets végétaux de cuisine (épluchures par exemple);
  • réservez les aiguilles de pin, aux allées et aux plantes de terre de bruyère, en raison de leur comportement insatisfaisant à la sécheresse et au vent, ainsi que de leur effet acidifiant sur le sol.

Cependant, il est important d’éviter de pailler avec des mauvaises herbes en graine, au risque de favoriser leur développement et la concurrence avec vos végétaux.

Les précautions à prendre

Malgré les nombreux avantages du paillage, il y a tout de même quelques précautions à prendre.

  • Le paillage peut étouffer les plantes qui sortent de terre s’il est trop près du collet (point de séparation entre la tige et les racines d’un végétal). De même, un paillis de débris, riche en eau et peu aéré (tontes fraiches, déchets de légumes) attire parfois les limaces. Il est préconisé de laisser ce type de matériaux au composteur ou de le laisser sécher en andain avant de l’appliquer. Sinon, il est préférable de le mélanger à du broyat de bois. Les paillis très épais peuvent attirer les rongeurs. Veillez alors à limiter l’épaisseur du paillage de 5 à 10 cm (un peu plus pour les feuilles mortes).
  • Certains paillis acidifient le sol, ce qui peut entrainer des problèmes de carence pour les plantes. D’autres peuvent être toxiques comme les tailles de cyprès ou de thuyas. Les débris de végétaux malades sont à proscrire ou doivent avoir subi un processus de compostage avec une montée en température, sous peine de transmettre des maladies. Il est donc indispensable d’être vigilent et il ne faut pas hésiter à demander conseil aux professionnels.
  • Une erreur fréquente des jardiniers concerne l’enfouissement des paillis. Sous terre, ces débris vont fermenter et attirer des ravageurs du sol comme les larves de hanneton ou les taupins. Ils peuvent également provoquer une faim d’azote. L’utilisation de paillage très riche en carbone, tel que la paille par exemple ou le chanvre, peut entrainer un phénomène de faim d’azote. Pour comprendre la faim d’azote, il faut savoir que les micro-organismes du sol ont besoin de nutriments comme l’azote pour dégrader les matières organiques. Ils vont donc consommer l’azote présent dans le sol, ce qui provoquera une carence temporaire pour les plantes voisines. Cela se traduit par des plantes plus chétives et un jaunissement du feuillage. Pour limiter ces risques, il est nécessaire de mélanger le paillage avec des débris de végétaux riches en azotes, ou d’implanter des plantes fixant l’azote atmosphérique de la famille des légumineuses. Il est également possible d’apporter de l’azote par exemple sous forme organique tel que de la poudre de corne et de l’incorporer légèrement en surface de vos plantations avant d’apporter votre paillage;

Vous avez maintenant tous les éléments pour utiliser le paillage dans tous vos espaces végétalisés pour réduire vos consommations en eau, alors n’attendez plus!

Pour aller plus loin

Cet article est réalisé à partir des éléments du site Jardinez autrement retrouvez plus d’information et des vidéos pédagogiques en suivant ce lien J’économise l’eau.

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