Bien arroser au jardin pour économiser l'eau
Pour bien arroser, il faut les bons outils !
Le bon vieil arrosoir a ses adeptes, mais les solutions, high-tech ou traditionnelles, abondent. Solutions de stockage d’eau enterrées ou non, oyas en terre cuite, programmateur connecté et calibré à la goutte près : voici comment récupérer l’eau et bien arroser au jardin sans abimer la planète et le portefeuille.
Installer un récupérateur d’eau de pluie
Récupérer l’eau, une idée lumineuse
D’abord, une évidence : pour arroser, il faut de l’eau. Et pas forcément l’eau potable, si précieuse, qui coule de nos robinets. Les sècheresses récentes ont donc encouragé les foyers à se tourner vers le récupérateur d’eau de pluie. Cette citerne permet de stocker l’eau des toits et de la redistribuer ensuite au jardin, voire à l’intérieur de la maison (à condition de la coupler avec un dispositif de traitement). On estime qu’un récupérateur permet de collecter en moyenne 600 l / m² de toiture à l’année.
Bonne nouvelle, l’achat d’un récupérateur d’eau de pluie est assujetti à une TVA à taux réduit de 10 % au lieu des 20 % habituels. Sachez que de nombreuses collectivités locales et territoriales offrent une aide financière : c’est notamment le cas de la ville d’Arras dans le Pas-de-Calais, de la région Ile-de-France, de la métropole Angers-Loire, du département des Bouches-du-Rhône…
Renseignez-vous donc au préalable avant votre acquisition auprès du conseiller de votre point de vente, ou d’un professionnel du paysage. Il pourra également vous indiquer le volume idéal.
Un récupérateur aérien ou enterré ?
Deux types de récupérateurs sont proposés :- Un récupérateur aérien, connecté à la descente de gouttière de votre toiture de maison ou d’abri de jardin ;
- Une cuve semi-enterrée, dont la contenance est supérieure au premier.
Niveau matériau, le polyéthylène a la cote. Assurez-vous qu’il est bien traité anti-UV pour la version aérienne. Vous trouverez dans cette catégorie de nombreux styles : modèle amphore, contemporain, couplé à une potée… Pour plus de facilité, certaines cuves sont équipées de robinet, pratiques pour remplir son arrosoir. Le volume oscille entre 300 et 1300 l, selon la pluviométrie, la superficie du toit et la place que vous pouvez lui allouer.
Du côté des cuves enterrées, si le matériau est identique, il vaut mieux se focaliser sur sa résistance aux chocs. Installez-la vous-même (avec un ami et une minipelle pour creuser) ou faites-vous aider par un professionnel, de préférence agréé Qualipluie. Les récupérateurs sont équipés de filtres à vérifier régulièrement afin de ne pas engorger votre cuve. Côté volume, elles proposent une contenance de 3 000 à 5 000 l environ.
Apporter la bonne dose d’eau
Vous n’allez pas forcément réussir à arroser tout votre jardin avec un seul collecteur d’eau de pluie. Mais cet apport vous sera précieux si vous l’associez aux bons gestes d’arrosage.
A quelle fréquence arroser le jardin ?
Bien sûr, la réponse la plus prudente serait : cela dépend. Jeunes pousses, météo en berne ou non… Chaque coin de jardin a ses spécificités. Nous vous conseillons d’ailleurs d’installer un pluviomètre dans votre jardin / potager, afin de suivre les précipitations et d’ajuster les arrosages.
La qualité de la terre va aussi être déterminante : certaines sont plus perméables que d’autres, et leur demande en eau sera plus prégnante.
Cependant, une règle demeure : après plantation, il ne faut pas hésiter à bien arroser la plante. Une fois enracinée, la plante demande moins d’eau. Espacez les arrosages, mais accroissez d’autant le volume d’eau apporté. Ainsi votre plante s’habituera à des périodes de sècheresse (relatives) et se renforcera. Et bien sûr, vérifiez la météo avant d’arroser.
Quelle est la meilleure période pour arroser ?
Deux périodes sont préconisées pour bien arroser : le matin tôt ou le soir tard. La première a plutôt notre préférence, car elle permet aux feuilles de sécher rapidement au soleil après l’arrosage. Arroser après le coucher du soleil entraîne une humidité nocturne parfois préjudiciable.
Évitez les périodes de plein soleil qui favorisent l’évaporation au détriment de l’infiltration dans la terre. Ne soyez en revanche pas trop rigoriste : si le seul créneau possible se situe en journée, vos plantes apprécieront quand même un apport d’eau…
Notez qu’en hiver, la sècheresse peut sévir à cette période de dormance des plantes. Mieux vaut arroser dans l’après-midi pour que le soleil réchauffe la terre, et s’abstenir de tout arrosage lorsqu’il gèle. Utilisez un arrosoir, le tuyau d’arrosage ou les autres dispositifs d’arrosage étant généralement mis à l’abri du froid pendant cette période.
Comment bien arroser ?
N’arrosez ni les feuilles ni les fleurs directement, focalisez-vous sur les tiges et le sol : ainsi vous lui permettez de se mettre en bonne situation pour transpirer et participer au cycle de l’évapotranspiration. L’idée que l’arrosage en plein soleil favoriserait les brûlures foliaires (l’eau déposée sur les feuilles fait loupe en plein soleil et les calcine) n’est pas avérée, mais mieux vaut maximiser vos chances en vous concentrant sur le pied de vos végétaux.
Ne soyez pas trop impatient au moment de l’arrosage, surtout si votre sol est argileux. Il peut mettre un certain temps à absorber l’eau, donc fractionnez vos apports hydriques pour lui laisser le temps de bien s’imbiber.

Un équipement parfait
Oya et goutte-à-goutte actualisés
Que vous soyez réfractaire à la technologie ou adepte des nouveautés, vous trouverez votre bonheur aisément dans les systèmes d’arrosage. Les fabricants ont en effet intégré le manque d’eau (ou son prix élevé), et mettent à disposition différentes solutions.
Les oyas sont des dispositifs d’arrosage par capillarité connus depuis la nuit des temps. Installées sous terre et à proximité des plantations, ces outres en terre cuite remplies d’eau redistribuent le liquide en fonction des besoins de chacun. Choisissez leur contenance selon les besoins en eau de vos légumes ou plates-bandes.
Toujours dans la gamme des dispositifs remis au goût du jour, le goutte-à-goutte est encensé pour sa faible consommation d’eau au regard de son efficacité. Les derniers modèles proposent un système de pompe alimenté par panneau photovoltaïque, ainsi que des alertes en cas de réservoir vide.
Pourquoi choisir la filière du végétal ?
Les arrosages automatiques se perfectionnent également : on connaissait les programmateurs, qui permettaient de lancer tous les arroseurs à heure fixe ou seulement dans certaines zones du jardin.
Les fabricants proposent dorénavant des scénarios d’arrosage plus aboutis, grâce à des modules connectés, un pilotage à distance et des applis sur téléphone. L’irrigation des plants peut ainsi être modulée en fonction de la météo ou des besoins du sol. Promenez-vous dans les allées des jardineries ou faites-vous accompagner par une entreprise du paysage pour évaluer les nouveautés et vous faire conseiller au mieux !
Tous ces équipements, ainsi que les plus traditionnels comme le tuyau d’arrosage, doivent être régulièrement inspectés : il serait dommage d’économiser de l’eau tout en perdant de l’argent à cause d’une fuite.

Les pots et jardinières
Conserver les eaux de rinçage et de cuisson
Prenez des bons réflexes pour vos potées et balconnières. Savez-vous que l’eau de rinçage de votre salade ou l’eau de cuisson de vos légumes sont de formidables alliés pour votre arrosage ?
Ils sont en effet gorgés de nutriments. Prenez l’habitude de les conserver avant de les redistribuer sur votre balcon ou votre terrasse. Une vraie manne quand on sait que certaines jardinières demandent à être arrosées jusqu’à 2 fois par jour.
Récupérer l’eau de douche
Connaissez-vous les eaux grises ? Sous cette couleur se cache les eaux usées de votre foyer, impropres à la consommation, mais qui peuvent encore être utilisées pour le jardin ou pour le bassin d’ornement. Lave-linge, baignoire ou chasse d’eau sont les plus gros pourvoyeurs d’eaux grises dans les foyers. Si vous attendez un certain temps avant que votre douche parvienne à la bonne température, exploitez ce défaut ! Cette eau a le grand avantage de ne pas être polluée avec des détergents ou des agents lavants divers (shampoing, savon…) Plutôt que de la voir disparaître dans le siphon, installez un seau et utilisez l’eau ainsi collectée pour vos plantes d’intérieur ou de balcon.
Envisagez ensuite des solutions de recyclage plus systématiques de ces eaux grises : bannissez l’eau de javel et tournez-vous vers des produits d’entretien respectueux de l’environnement. Vous pouvez aussi investir dans des systèmes de filtrage voire de phytoépuration si la taille de votre jardin le permet. Renseignez-vous auprès d’un entrepreneur du paysage qui étudiera et vous conseillera les solutions les plus adaptées.
Pour aller plus loin
Cet article est réalisé à partir des éléments du site Jardinez autrement retrouvez plus d’information et des vidéos pédagogiques en suivant ce lien J’économise l’eau.